Comment (bien) négocier votre premier salaire ?

1. Préparez-vous 

Si vous avez répondu à une annonce mentionnant une fourchette de rémunération, vous connaissez les bases de la future négociation. Mais si ce n’est pas le cas, n’arrivez pas sans aucune idée de la rémunération que vous allez demander – bien souvent, le recruteur vous demandera quelles sont vos prétentions. 

  • Essayez de savoir ce que l’entreprise est prête à vous offrir : contactez des anciens camarades de classe ayant un poste équivalent dans l’entreprise (ou dans une entreprise comparable), consultez les sites Web présentant les salaires moyens dans le secteur d’activité (APEC, sites de cabinets de recrutement, petites annonces comparables, enquêtes menées auprès de jeunes diplômés…). 
  • Interrogez-vous sur le salaire que vous méritez, compte tenu de votre expérience (stages, alternance…) même s’il s’agit de votre premier emploi. Tenez compte aussi de vos savoir-faire et qualités. Prévoyez une fourchette (et non un montant), et soyez réaliste ! Si vous demandez un salaire trop bas vous perdez en crédibilité, si vous vous êtes vraiment surévalué vous perdez toute chance d’obtenir le poste. 
  • Interrogez-vous sur le montant en dessous duquel vous n’accepterez pas l’emploi, en tenant compte de l’intérêt du poste, des avantages associés au poste… et de vos besoins. 

 

2. Parlez le même langage que votre interlocuteur 

Attention, l’employeur raisonne en rémunération annuelle brute. Si vous avez réfléchi à un salaire mensuel net, faites la conversion pour pouvoir comparer l’offre à vos prétentions. 

Et lorsque le recruteur vous annonce un montant annuel, pensez à demander sa composition. Quelle partie fixe et quelle partie variable ? Ce montant inclut-il un intéressement, des primes ? Cela peut changer radicalement le montant qui arrivera sur votre compte bancaire les premiers mois !

N’oubliez pas enfin de tenir compte des avantages : tickets restaurant, mutuelle, 13eme mois, RTT… 

 

3. Présentez les bons arguments 

Vous êtes maintenant en phase de négociation pure : le recruteur vous propose un montant que vous souhaiteriez voir évoluer à la hausse. Vous devez prouver que « vous valez mieux » ! Rappelez votre expérience, vos résultats passés. Encore une fois, même en cas de premier emploi, vous avez des atouts à faire valoir (stage, engagement dans diverses activités lors de vos études, motivation, maitrise parfaite d’une langue…). Exposez-les sans multiplier les arguments : choisissez un ou deux points forts pour le poste à pourvoir, et détaillez-les. 

Bien sûr, vos arguments doivent uniquement porter sur ce que vous apporterez à l’entreprise. « C’est insuffisant car j’ai un loyer à payer et un prêt étudiant à rembourser » n’est pas une raison que votre employeur acceptera. Pire, elle vous desservira ! 

 

4. Soyez confiant et détendu 

Restez détendu et souriant, sûr de vous : n’ayez aucune gêne à débattre de vos mérites. Cette négociation est légitime, et c’est aussi l’occasion de prouver votre calme et votre capacité d’argumentation. Cela peut faire la différence. 

Et surtout ne vous braquez pas : si un montant vraiment en dessous de vos attentes est proposé, restez silencieux quelques instants (votre interlocuteur pourrait vous faire une contre-proposition !) et exprimez calmement votre désaccord, en restant cordial. Si le recruteur vous signifie qu’aucune marge de négociation n’est possible, n’insistez pas : dites que vous allez réfléchir. Et allez voir ailleurs ! 

 

5. N’occultez pas la question 

Certains recruteurs vont volontairement « oublier » d’aborder le sujet. N’hésitez pas à poser la question de la rémunération (pas en tout début d’entretien bien sûr !). D’une part, cela prouvera votre assurance. D’autre part, vous ne devez pas vous placer dans l’inconfortable position de devoir négocier sur la base d’un contrat qui vous est proposé, et dans lequel vous découvrez un montant.  

Le salaire… et le reste 

Parfois, un poste est attractif au-delà du salaire, et justifiera peut-être de faire des concessions. Pour les opportunités professionnelles qu’il présente, des avantages spécifiques, un rythme de travail qui préserve votre vie personnelle, un projet qui vous tient à cœur… Sachez faire la part des choses. Un travail épanouissant participe à une vraie qualité de vie. En revanche méfiez-vous des promesses trop vagues, et ne vous mettez pas en difficulté financière en acceptant un emploi vraiment sous-payé. En clair, faites la part des choses entre passion et raison, en discutant avec des proches qui vous connaissent bien et pourront vous aider à faire le point !