Les entreprises redécouvrent la logistique… et courtisent les jeunes diplômés de l’ESLSCA !

La crise du COVID-19, avec ses difficultés d’approvisionnement en masques, a mis en évidence l’importance de la Supply Chain. Pour en savoir plus, nous avons rencontré Yvon Doukhan, directeur du MBA logistique et management de la Supply Chain de l’ESLSCA. Il répond à toutes les questions que vous vous posez sur la logistique et sa place dans l’entreprise, le MBA et ses étudiants, les débouchés et perspectives d’une telle formation…

 

 

Pourquoi la logistique et la gestion de la Supply Chain sont-elles plus que jamais essentielles pour les entreprises ?

Yvon Doukhan : Depuis son émergence, la logistique était considérée comme importante, mais se jouait « en back office ». Peu de formations spécialisées existaient, généralement au niveau bac+2 ou bac+3.

Depuis quelques années, la fonction a évolué, d’abord aux Etats-Unis, au Canada, en Grande Bretagne, et son importance n’a cessé de croitre. Avec la crise sanitaire, la logistique a été placée sous le feu de projecteurs. Le grand public a découvert son rôle critique à travers la crise de l’approvisionnement en masques ou équipements médicaux, ou en produits alimentaires. Les objectifs clés de la logistique – anticipation, fiabilisation du processus, réactivité accrue, satisfaction du client – sont désormais connus et reconnus, par les consommateurs comme par les entreprises.

 

Cela va-t-il entrainer un surcroit de demande de professionnels de la logistique et de la Supply Chain ?

Y.D. : Le marché du travail progresse rapidement, et cette tendance n’est pas près de s’inverser. Bien sûr, il est difficile d’évaluer l’impact de la crise du COVID19 sur l’emploi, car nous manquons de recul. Mais les entreprises vont vouloir se doter de compétences nouvelles pour gérer les crises. De plus la logistique, qui concourt à la compétitivité des entreprises, sera un élément clé dans une économie en crise. Les experts de la Supply Chain seront donc plus que jamais recherchés !

 

Les formations à la logistique sont nombreuses. Quelles sont les particularités du MBA Logistique et Management de la Supply Chain de l’ESLSCA ?

Y.D. : Le MBA de l’ESLSCA forme des experts immédiatement opérationnels, avec un programme ancré dans la réalité du marché. Nous intégrons ainsi des simulations, des études de cas. En seconde année, un enseignant accompagne les étudiants dans un projet de création d’entreprise, jusqu’à la présentation d’un pitch devant un jury en fin d’année. Certains de ces projets vont au-delà de l’exercice : ils débouchent sur une entreprise, par exemple dans une activité de conseil…

Ce MBA est aussi tourné vers l’avenir. Des thématiques, sélectionnées avec les étudiants, sont au cœur d’une recherche technique qui vise à apporter une réelle contribution à la profession. En résumé, nous voulons être un centre d’excellence et de référence.

Enfin, les intervenants ont été choisis pour leur expertise, mais aussi pour leur envie de partager leur savoir, leur capacité à transmettre leur passion aux étudiants.

 

Pour suivre cette évolution du marché, le programme a-t-il évolué ?

Y.D. : Le programme ne cesse de s’enrichir, tout en conservant les mêmes fondamentaux. Nous avons ainsi renforcé les dimensions logistique industrielle et achats. Nous avons aussi élargi les domaines d’activité abordés, par exemple en faisant venir à la fois un intervenant « transporteur » ainsi qu’un intervenant « chargeur » dans les transports, en abordant également des aspects stratégiques avec une initiation à l’assurance ou aux techniques douanières… La première année de MBA est dédiée aux fondamentaux, la seconde est plus technique avec un semestre commun, puis une spécialisation en second semestre : soit la logistique et la Supply Chain, soit les achats.

 

Qui sont les étudiants en MBA logistique et management de la Supply Chain ?

Y.D. : Il faut d’abord souligner que les filles ont investi le domaine. Cette année, il y avait 1/3 de filles en 2nde année, et ½ en 1ère année : nous avons atteint la parité parfaite !

Les étudiants étrangers sont majoritaires, et nous avons fait de cette particularité une véritable force. Ces étudiants ont été témoins, actifs ou non, des particularités des métiers de la logistique dans leurs pays respectifs. Ils apportent ainsi un regard nouveau, des problématiques, des bonnes pratiques, et les partagent avec leurs camarades de promotion. Une fois diplômés, certains repartent dans leur pays, d’autres mettent à la disposition des entreprises françaises ou européennes leur connaissance d’une culture professionnelle spécifique. C’est une véritable force pour leur futur employeur.

 

A quels postes accèdent ces jeunes diplômés ?

Y.D. : De nombreux postes leurs sont ouverts, de plus en plus importants dans la stratégie des entreprises. Avec la crise COVID, les entreprises veulent pouvoir « prévoir l’imprévisible », planifier la demande… Par ailleurs, des fonctions liées aux achats sont de plus en plus proposées : la priorité pour les entreprises n’est plus d’acheter moins cher mais de gérer le risque. Pour cela elles cherchent des diplômés de haut niveau, et leur confient un rôle de « super chef de projet », capable de prendre en compte l’ensemble des paramètres d’une situation.

Cette année, ¼ des étudiants de seconde année avaient déjà reçu une offre d’emploi avant l’été, des alternants se sont vu proposer un CDI, certaines entreprises voulaient embaucher immédiatement des étudiants encore en formation… Après leur soutenance à la rentrée, tous nos jeunes diplômés vont être très sollicités !

 

Et pour les futurs étudiants, quel est le profil idéal du candidat à une admission en MBA Logistique et management de la Supply Chain ?

Y.D. : Au-delà des exigences de base, comme le bac+3, l’étudiant doit d’abord faire preuve d’une véritable appétence – je dirais même une vraie voracité – pour l’apprentissage. Il doit aussi savoir écouter, car en entreprise il devra favoriser l’émergence d’idées et de questions, et faire preuve d’humilité et de diplomatie, accepter de rechercher des compromis, croire en l’intelligence collective, être particulièrement résistant au stress… Ces « soft skills » feront d’eux de bons logisticiens.